L’égoïsme et l’isolement
Impasses de développement social, analogies de l’évolution biologique
Le 17 décembre 2008 dr. Tamás Freund, le directeur de l’Istitut des recherches de médecine expérimentale de l’Académie des Sciences de Hongrie, le professeur et le chef du Département de Neurobiologie de l’Université Catholique de Péter Pázmány, lauréat du Prix Bolyai a fait un exposé sous le titre L’égoïsme et l’isolement à l’Ecole Supérieure Téologique de Győr. Il était invité par le Conseil des étudiants. Il a choisi des exemples de l’evolution biologique lesquels montrent les analogies intéressantes concernant certaines tendances du développement social. A ce propos nous avons fait un entrevue avec lui.
– Quelle est la relation entre égoïsme et isolement?
Tous les deux sont les impasses de notre monde moderne. Ce sont des sortes d’aberration lesquels ont probablement des racines communes. La racine commune est l’explosion de l’information et la mondialisation, parce que notre cerveau détecte un changement significatif dans l’environnement. Ce phénomène apparaît comme une pression adaptive qui détériore les traditions culturelles et l’efficacité du transfert de patrimoine.
On sait que le transfer inefficace de l’information provoque des distorsions dans les systèmes biologiques lesquelles aparaissent dans le développement social de génération en génération. Parmi ces distorsions nous trouvons l’égoïsme et l’isolement. En outre on peut mentionner l’apparition des sectes religieuses et le terrorisme comme les conséquences de crise des valeurs. L’égoïsme et l’isolement ont une même racine. Et cela profite aux différents groupes économiques.
Des personnes isolées, anxieuses, privées de ses objectifs et de l’environnement social est des consommateurs idéaux. Pour le fonctionnement de la société de consommation l’économie doit constamment évoluer, on doit sans cesse améliorer la consommation. Mais l’augmentation de la consommation n’est possible que dans le cas où les membres de la société deviennent de plus en plus solitaires et consommateurs. Cependant il est évident que l’homme étant génétiquement un être social ne peut pas être déraciné de la communauté. C’est pourquoi les différents systèmes économiques inventent les nouvelles stratégies: comment est possible de garder ces personnes dans la solitude. Il y a beaucoup d’idées, comme par exemple on nourrit la vie réelle par les tablettes de reality-show, jeux télévisés, séries familiales idiotes. Ces chose vraiment maintiennent leur vie, mais en même temps empêchent la sortie de cette situation. Il faut savoir que ces énormes dangers existent. Je ne parle pas que ce sont des forces males, puisque ce système économique a beaucoup d’avantages. Mais nous devons savoir qu’il a un côté négatif. Le contrôle conscient peut empêcher ces aberrations.
-Dans l’évolution biologique peut-on trouver des parallèles évidents concernant le développement social?
– Les analogies. L’évolution biologique est génétiquement déterminée, mais le développement social ne l’est pas. Pour le fonctionnement de la sélection génétique l’évolution biologique a besoin de communautés génétiquement fermées. Les communautés humaines ne sont pas génétiquement fermées, et les traditions culturels lesquels déterminent la direction du développement de la société, ne sont pas génétiquement cumulatives. Parmi des variantes bilogiquement différentes la sélection choisit celles qui s’adaptent facilement à un nouvel environnement.
Dans le développement social il y a beaucoup de différents comportements, attitudes vers la communauté. La sélection choisit par un mécanisme similaire le comportement qui s’adapte le mieux à l’environnement social donné.
– Pouvez-vous donner une analogie?
– Les tendances de la mondialisation mentionnées ci-dessus, avec les efforts internationaux concentrés sur élevage des masses des consommateurs idéaux ont commencé un autre processus évolutif, c’est qu’on appelle une évolution démantelée laquelle est observée dans le comportement des parasites. Konrad Lorenz, biologiste, lauréat du Prix Nobel a donné un nom à ce phénomène – sacculinisation (d’une espèce de crustacé nommé Sacculina). Cet animal est l’une des exemples de l’évolution démantelée. Les larves de ce crustacé ont des excellents organes des sens, le système nerveux et la capacité de mouvement jusqu’à ce qu’un autre espèce de crustacé trouve son animal sur lequel il vit. Dans cette situation il s’attache à l’animal et il fait pousser des tuyaux pour sucer des aliments, mais cependant il perd son mobilité, il démantèle les organes des sens, le système nerveux et son coprs se transforme en une grande gonade. Le fonctionnement de l’évolution démantelée est présente au niveau du développement culturel. Les individus parasites de la société démantèlent de plus en plus leur système nerveux, les compétences de communication, mais ça ne nuit pas leurs capacités ou appétit sexuelle. C’est bien-sûr une exagération: comparer des hommes qui sont dépendants des reality-show, des séries télévisée, des publicités et qui végètent dans les centres commerciaux, les consommateurs isolés idéaux avec une gonade, mais en tout cas leur rôle important dans le développement social est discutable.
Comment est l’homme qui travaille, qui fait des achats, qui réalise ses affaires par ordinateur, en jouant un jeu d’ordinateur, en regardant un reality-show ou un série d’Amérique du Sud ? En conséquence il démantèle ses relations sociales, son physique, la capacité de creativité, alors il devient asservi au média, aux publicités, il ne pense qu’à la consommation qui est pour lui la source principale du plaisir.
– Quelle est la situation en Hongrie, si nous examinons l’état d’esprit du pays à propos de l’égoïsme et l’isolement ?
Maria Kopp a bien dit, que nous recevons de média toutes les réussites individuelles, et la consommation est le seul déterminant de l’estime de soi. La base d’auto-évaluation sera concentrée dans la question : qu’est-ce que la personne peut se permettre et quoi non.
De plus en plus les hommes deviendront pauvres, c’est pourquoi de plus en plus hommes deviendront complètement mentalement malades, ils se sentiront absolument échoués, en fait, incapables de vivre. C’est ce qui provoque des maladies neurologiques, psychiatriques.
– Chaque homme rêve de succès, de bonheur, de joi. Est-ce qu’il y a dans notre cerveau un responsable de la sensation de bonheur ou de joie ?
Oui. Dans le cerveau nous trouvons un centre, qui est le réseau coopératif de trois zones du cerveau. C’est le centre de la satiété, de la joie et du sens de récompense. Si dans ce centre le dopamine (un neurotransmetteur) s’est libère, nous sentons la joie. Nous pouvons induire ces processus par des phénomènes normaux physiologiques, par exemple le repas ou les plaisirs sexuels. Ce sont les choses essentielles pour la subsistance et la préservation de la race. Mais un objectif atteint, un affaire por lequel nous avons combattu, nous avons travaillé peut provoquer un sentiment de joie dans notre cerveau. Il faut mentionner que les drogues libèrent chimiquement aussi dopamine dans ce centre. Dans ce cas les cellules nerveuses ont trop souvent un contact avec une sorte de metériau ou ont en une trop grande quantité, alors le protéine de capteur (récepteur) de ce matériau s’élimine de membrane. Alors dans les circonstances normales il sera plus difficile à obtenir un sens de joie. En d’autres termes, si je travaille pour quelque chose et j’ai du succès, le dopamine se libère, mais comme il y est moins de récepteur de dopamine c’est pourquoi le sens de joie ne sera pas trop grand. Par conséquent les toxicomanes (même les usagers de cannabis) deviennent sous-motivés, ils ne peuvent pas atteindre la satisfaction de façon normale.
– Alors, «les drogues douces » ne sont pas vraiment douces ?
J’ai dit plusieurs fois dans le radio, TV, que les drogues douces ne sont pas douces. La marijuana est plus dangereuse. Elle ne tue pas directement nos organes différents, mais pendant plusieurs années va détruire la société, puisqu’on ne peut pas construire une société quand ses membres sont sous-motivés, et ils ne peuvent pas sentir le joie sans fumer un joint. Cela a été remarqué par les Hollandais, ils ont découvert que la légalisation du cannabis dans les coffeshops ont des résultats négatifs.Les rues d’Amsterdam sont pleines des jeunes qui n’ont pas le but, et qui ont des cerveaux vidés.
– On dit que le sport peut aussi causer une sorte de dépendance.
Le course et la natation de longue distance peut causer la dépendance. Mais pour cela il faut faire 10-20 km par jour. Dans ce cas endorphine se libère dans le cerveau. C’est un mécanisme de défense de l’organisme, lequel s’est développé au cours de l’évolution. Alors, quand le prédateur chasse sa proie, le lion chasse l’antilope ou le renard chasse le lièvre, une proie doit s’échapper même si ses muscles sont déjà rompus. Pour le développement de ce phénomène il a besoin d’une drogue interne, un analgésique interne. Le cerveau réduit la sensation de douleur pour libérer des endorphines, grâce à quoi le lièvre ne sent pas la douleur, et il continue à courir. Nous pouvons devenir dépendants de ces drogues, comme si nous utilisions l’opium ou l’héroïne. Si nous sommes dépendants et nous cassons les jambes ou ne pouvons pas courir pendant des mois, nous avons des symptômes de sevrage très graves.
– Vous avez dit, que Vous prenez part à la vie publique (à la TV, la radio). Vous êtes membre du Cercle des Professeurs de Batthyany, en effet, Vous êtes engagé dans les zones civiles du comité d’éthique.
Je soutiens la création des petites communautés, parce que nous ne pouvons reconstruire la société et nous libérer de l’égoïsme qu’ à l’aide de ces communautés religieuses, professionnelles, politiques etc. La chose importante est que cette communauté doit être petite, les membres de laquelle ont les mêmes valeurs et idéaux. Le nombre des membres doit être petit, car dans ce cas ils peuvent faire attention l’un à l’autre, ils peuvent observer comment est l’attitude de chaque membre vers les valeurs communes. Ainsi il est possible de sélécter les personnes qui ne sont pas coopératives. Ces petites communautés sont nécessaires pour construire la nation des gens de l’esprit noble.
Gábor Kaposi
L’article a apparu dans le journal „Hitvallás” (Confession de foi) en